Martel en tête
Ah ! Charles Martel ! Grand homme de guerre et grand-père de Charlemagne, qui a stoppé l’invasion arabe à Poitiers en 732 (1). Alors en fait pas du tout ! Je vous arrête là ! Rien à voir avec notre expression ! C’est lors d’un grand changement, d’une grande annonce ou d’un bouleversement qu’il est fréquent d’entendre cette expression un peu désuète : « Ne va pas te mettre martel en tête ! ».
Mais savez-vous ce qu’elle signifie vraiment ?
De nos jours, cette expression se doit d’être utilisée pour évoquer une préoccupation intense, voire obsessionnelle.
Elle dépeint un état d’anxiété extrême, où les pensées tourmentées semblent cogner de façon incessante dans le crâne comme des coups de marteau répétés.
Des origines lointaines mais somme toute fort simples : martel est une forme ancienne du mot marteau.
Dès le XVIe siècle, ce terme a pris un sens figuré, désignant un souci lancinant. On disait alors « donner martel » ou « avoir martel » pour exprimer l’idée d’être préoccupé.
C’est au cours du XVIIIe siècle que l’expression « se mettre martel en tête » s’est forgée » (forger, marteau, vous suivez ?), illustrant de manière saisissante cette sensation de tourment qui frappe l’esprit.
Lorsque l’on tourmentait quelqu’un, on pouvait dire aussi qu’on lui « martelait le cerveau ». La notion de « marteler » est encore très largement utilisée aujourd’hui pour indiquer la notion de répétition, d’insistance : « Les chaînes d’information en continu martèlent les mêmes images toute la journée. »
Mais, l’expression a subi une évolution sémantique au cours des siècles. Initialement, cette formule était souvent associée aux affres de la jalousie amoureuse.
Elle décrivait le trouble d’une personne rongée par le soupçon d’infidélité.
Ainsi le doute, le soupçon, martelaient t-ils le cerveau du pauvre hère qui craignait d’être trompé par sa bien aimée. J’entends des voix qui s’élèvent ! Oui, la tromperie pouvait avoir lieu dans l’autre sens, pourquoi pointer la femme ainsi ? Et bien, je n’avais pas de féminin pour hère et je voulais placer ce mot ! Na ! Je fais ce que je veux c’est MA lettre d’info ! (pardon mesdames)
Quelques explications supplémentaires sur le site wiktionnaire, et sur La langue française.fr
À bientôt pour un autre « Coin du bien parler ! »Et vous avez-vous une expression favorite ?
Dites le moi et peut-être que ce sera le sujet d’un prochain billet !