C’est là que le bât blesse
Juste après avoir lu le titre, vous savez déjà de quoi nous allons parler : la mauvaise façon d’orthographier cette expression bien souvent rédigée « le bas blesse ». Alors, vous l’avez compris, rien à voir avec le bas (qu’il soit en nylon ou pas) qui orne les jambes gracieuses du beau sexe, mais bel et bien du bât, cette pièce de bois placée sur le dos des bêtes de somme pour leur faire porter une charge (une sorte de selle en bois posée directement sur le dos de l’animal).
Le mot bât est issu du latin bastum, lui-même dérivé du verbe bastare qui signifie « porter ». En vieux français, le mot s’écrivait bast. Comme c’est le cas pour de nombreux mots de notre jolie langue, le « s » s’est transformé en accent circonflexe et est venu se placer sur la voyelle qui précède (hôpital, fenêtre, hôtel, etc.)
Lorsque le bât était mal fixé ou trop chargé, il pouvait causer des plaies à l’animal et le faire souffrir. En général on ne s’en rendait pas compte tout de suite, mais la douleur grandissant, la pauvre bête devenait irascible, jusqu’au moment où on découvrait l’origine du problème, le moment, donc, où on découvrait que « c’est là que le bât blesse ».
On se sert de cette expression pour indiquer que l’on a trouvé la cause d’une souffrance (physique ou psychologique), le point sensible d’une personne, ou plus généralement la source d’un problème.
On retrouve également cette orthographe dans l’expression âne bâté qui désigne au sens propre un âne portant un bât et au sens figuré un ignorant, un imbécile, un individu particulièrement bête, un idiot.