Bougre
Qui n’a jamais entendu l’expression «Oh ! Ce n’est pas un mauvais bougre » ? D’accord, mais, c’est quoi un Bougre ? Levons le voile sur les origines de ce mot qui remontent au moyen-âge.
Au Xe siècle, sous l’impulsion du pope bulgare Bogomil, apparaît un mouvement chrétien hétérodoxe (qui s’écarte du dogme) : le bogomilisme. Les pratiquants de ce courant hors norme furent persécutés au moyen-âge et parmi les choses qu’on leur reprochait, en plus de renier certains sacrements religieux comme le mariage, ils furent taxés d’homosexualité.
Le mot Bougre provient du latin Bulgarus, bulgare de Bulgarie. Les bogomiles étant principalement Bulgares, il n’en fallait pas plus pour que le mot Bougre désigne à la fois un chrétien hérétique, un adepte du bogomilisme et un sodomite ! En effet, par la suite le mot bougre désignait les hommes se livrant à « des actes contre nature », ou plus simplement les homosexuels.
Ainsi, la Bougrerie désignait tout simplement la sodomie au moyen-âge. Longtemps le mot bougre est resté très péjoratif et même après avoir perdu ses connotations sexualisées, il est longtemps resté plutôt insultant.
De nos jours, quand on utilise le mot Bougre, on imagine un gars plein d’énergie, un peu téméraire, capable de faire des blagues ou de se retrouver dans des situations un peu compliquées ou aventureuses. On ressent de la sympathie et de l’indulgence pour lui, même s’il fait des bêtises.
On utilise souvent ce mot dans des expressions courtes, comme « un pauvre bougre » pour dire qu’il n’a pas eu de chance, ou « c’est un bon bougre » pour dire que c’est un type sympa. Et puis on dira «ce n’est pas un mauvais bougre » pour dire qu’il a un bon fond même s’il agit mal de temps en temps.
Bigre que ce Bougre est surprenant ! Vous l’avez deviné, Bigre dérive du même mot. Quant à bougresse, c’est le pendant féminin de bougre.
Sources :